Bien se chauffer en hiver, mode d’emploi

Tous les hivers, les mêmes questions reviennent : comment optimiser son chauffage ? Comment vivre confortablement sans pour autant se ruiner ? Certaines des réponses à ces questions demandent de changer quelques habitudes au quotidien, d’autres d’entreprendre quelques travaux au moment des beaux jours.

Commençons par examiner un instant les concepts « d’optimisation du chauffage » et de « vivre confortablement ». Très rapidement, il apparaîtra que cela ne recouvre pas du tout les mêmes réalités chez tout le monde.

Ces notions sont subjectives et dépendent de nos croyances et de nos habitudes de vie. Nous pouvons ainsi être totalement d’accord avec notre collègue de travail sur l’idée de « vivre confortablement » et se rendre compte, en creusant un petit peu, que nous ne parlons pas du tout de la même chose, comme si les mots n’avaient pas le même sens pour chacun.

La relativité générale de la notion de confort

On connait tous cette personne qui se déclare tous les ans « totalement allergique à l’hiver ». Elle déprime parce que les jours sont courts, le ciel gris, le sol mouillé et l’air froid. Elle ne sort de chez elle, en pestant, que si elle ne peut pas faire autrement et passe le reste de son temps en hibernation sous une couette.

Pour elle, « vivre confortablement en hiver » se traduit par : disposer d’un logement harmonieusement chauffé à au moins 24°C, copieusement éclairé, dans lequel elle peut se balader comme aux plus beaux jours de l’été.

A l’inverse, d’autres se satisfont très bien d’une température ambiante à 19°C dans les pièces à vivre, avec un petit pull, 16°C dans les chambres sous une couette et 22°C dans la salle de bain. Et ce sont évidemment eux qui ont raison de choisir la bonne température ! Voici pourquoi :

De sérieuses économies d’énergie

Réduire sa facture énergétique est bénéfique pour la santé. Contrairement aux idées reçues, les organismes humains combattent mieux les virus et autres microbes dans un environnement moyennement frais que dans une pièce surchauffée. Le réglage d’une bonne température améliore donc votre résistance aux maladies.

Mais saviez-vous qu’en moyenne*67% des consommations d’énergie annuelles d’un foyer servent à se chauffer en hiver. Or on ne chauffe que quatre ou cinq mois…

De plus, la relation entre la température d’une pièce et la dépense de chauffage n’est pas linéaire mais exponentielle. Attendez, ne partez pas ! On vous explique. Cela veut juste dire qu’il ne faut pas la même quantité d’énergie pour gagner un degré de plus, mais bien davantage. En clair, chaque degré gagné coûte beaucoup plus que le degré précédent en quantité d’énergie et donc financièrement.

La métaphore de la balançoire : la température d’équilibre

Le chauffage consiste à rompre un équilibre. Si l’on ne fait rien et qu’on laisse les fenêtres ouvertes, la température à l’intérieur d’une maison sera la même qu’à l’extérieur. C’est la température d’équilibre.

C’est un peu comme une balançoire sur laquelle est assis votre enfant. Si l’on ne fait rien, elle ne bouge pas et l’enfant est immobile sous le portique, à la verticale des crochets. C’est la position d’équilibre.

Si vous poussez un peu le dos de l’enfant, la balançoire se déplace de 50 cm. Le système se déséquilibre grâce à votre force. Si cela générait du chauffage, disons que vous avez gagné 1°C.

Poussez pour amener l’enfant 50 cm plus loin (1°C de plus). Il vous faudra davantage de force. Et ainsi de suite.

Imaginons maintenant que vous poussiez tellement que la corde de la balançoire arrive à l’horizontale. La force nécessaire pour maintenir la position est égale au poids de l’enfant et, à bout de bras, vous allez vous épuiser. De même, s’il s’agit d’un chauffage, il faut bien plus d’énergie pour monter la température d’un appartement de 23 à 24°C que pour le passer de 18 à 19°C.

De bons équipements bien entretenus

Régulez la température pour optimiser un chauffage gaz ou fioul en installant des robinets thermostatiques sur les radiateurs. Voire même des thermostats connectés pour régler la température de chaque pièce depuis votre smartphone, même si vous n’êtes pas présent, pour chauffer intelligemment.

Vous pouvez aussi décider de changer de chaudière. Savez-vous, par exemple qu’une chaudière à condensation consomme 30% de moins qu’une chaudière classique ? Mais, qu’elle fonctionne au gaz, au fioul, au bois ou qu’elle soit multi-énergies, une chaudière doit être entretenue tous les ans par un professionnel.

Non seulement faire entretenir son chauffage est obligatoire (et en cas de sinistre votre assurance ne prendra en charge que si vous avez le certificat d’entretien), mais c’est aussi dans l’intérêt de votre budget. Une chaudière entretenue consomme en moyenne 12% d’énergie en moins qu’un appareil non révisé.

Une autre astuce d’entretien consiste à dépoussiérer les grilles des radiateurs électriques pour améliorer la circulation de l’air chaud et maximiser son chauffage. Si vous disposez d’un chauffage central, purgez vos radiateurs une fois par an. Vous éliminerez les dépôts et améliorerez leur rendement.

L’isolation est essentielle

Mais un autre poste de travaux s’impose : à quoi bon chauffer si la chaleur s’en va par les joints des portes et des fenêtres, à travers les murs pour le toit ? Chauffer intelligemment, c’est donc ne chauffer que l’intérieur. Pensez à faire isoler votre habitation. Les aides d’État sont importantes en ce moment et cela ne coûtera pas très cher tandis que vos économies seront conséquentes.

Dans le même esprit, si les tuyaux de l’installation de chauffage sont à l’air libre, pensez à bien les isoler par des manchons spéciaux en mousse, de façon à ce que la chaleur ne se libère qu’au travers des radiateurs.

*Tous les chiffres de cet article proviennent de l’ADEME

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